Du Chaos et de la Quintessence

RABAT Gérard

 

 

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    Résumé : Au carrefour des cultures chrétienne, juive et musulmane, le mystique catalan Raymond Lulle fut, au XIII siècle, le premier philosophe qui écrivit en langue vernaculaire. Le problème essentiel concernant ce grand théologien est de savoir s'il fut ou non alchimiste. Pour cela , l'auteur essaie de présenter ce qu'était la philosophie de la nature à l'époque médiévale et, contre la thèse du psychanalyste CG Jung qui énonce que l'alchimie fut une compensation à l'idéologie chrétienne dominante, il montre qu'elle n'était pas ce lieu occulte dans lequel l'a reléguée la pensée scientifique mais qu'elle s'inscrivait dans la synthèse philosophique gréco-judéo-islamo-chrétienne.

De formation lacanienne, l'auteur revisite l'analyse jungienne et arrive à une conclusion inverse qui rejette la solution du maître de Küsnacht concernant une soi-disant réunification du bien et du mal qu'aurait séparée le judéo-christianisme.

Inscrite à la suite de la spiritualité juive, la réconciliation des antagonistes dans l'alchimie dévoile pareillement un processus dont le but est la libération du mal.

Historiquement, c'est à partir de Lulle que les philosophes de la nature identifièrent leur "pierre" avec le "Christ intérieur" et cela en accord avec le fragment biblique du Psaumes 118 :

" La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissent est devenue la principale de l'angle et c'est de l'Eternel que cela est venu".

 

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Site "Cercle Raymond Lulle"