Le sang versé du sacrifice

RABAT Gerard

 

 

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    Résumé : A cause de l'identification erronée du Christ à la figure du "Juste souffrant" du Second Isaïe biblique, la religion chrétienne fut historiquement une religion sacrificielle à l'instar de toutes les autres religions de la planète car le "juste souffrant" du Second Isaïe est un "bouc émissaire magique archaïque" inhérent au systéme sacrificiel. A l'identique du pharmakos grec, la "passion" du Serviteur d'Isaïe purifie les péchés des hommes et les justifie, apaisant ainsi la colère vengeresse de dieu qui, réconcilié avec eux, peut ainsi prodiguer à nouveau ses bienfaits à son peuple. Or le Christ est tout le contraire et dans la parabole des Vignerons assassins, il montre qu'il est la "Pierre" sur laquelle vient se fracasser le système sacrificiel symbolisé par la destruction du Temple. Certes, tous les auteurs chrétiens ne furent pas "sacrificiels" et l'Apôtre Paul ne le fut que secondairement (la colère de dieu ne s'applique qu'au fait que l'humain est mortel). Ainsi, on peut voir que c'est la mise au premier plan de la résurrection qui, comme cela fut le cas pour l'Apôtre des gentils et pour le mystique Raymond Lulle, permit à ces auteurs d'éviter cette dérive sacrificielle qui trouva son paroxysme dans le Concile de Trente, cher à nos traditionalistes catholiques d'aujourd'hui. Historiquement, ce sont les dissenters de Luther et en particulier Sébastien Franck et à sa suite Jacob Boehme qui rejetèrent radicalement le sacrificiel lié à la colère de dieu. Dans notre texte intitulé "Raymond Lulle, entre Jâbir ibn Hayyân et Jacob Boehme", nous avons essayé de montrer tout ce que devaient au mystique majorquin ces dissenters de Luther et ce que, nous-mêmes, nous lui devons dans notre appartenance spirituelle à la communauté de ceux qui espèrent cette sortie prochaine du sacrificiel pour qu'enfin se dévoile la véritable signification de la figure du Christ.  

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Site "Cercle Raymond Lulle"